Enseignement ménager
Jusqu'au XIXe siècle, l'éducation des filles se limite aux seules vertus religieuses et domestiques. Progressivement, le personnage de maîtresse de maison prend corps et structure la démarcation entre homme et femme. A partir du XXe siècle, la lutte contre la mortalité infantile étend son domaine à la prévention de la petite enfance. La puériculture est à l’honneur.
L’économie domestique, complément des travaux à l’aiguille, apprend l’administration de la maison. Elle couvre l’ensemble des tâches de la maîtresse de maison que le programme fixe : « Notions très simples d’économie domestique et application à la cuisine, au blanchissage et à l’entretien du linge, à la toilette, aux soins du ménage, du jardin, de la basse cour. »
Le programme d'économie domestique se substitue à celui de l'agriculture et de l'horticulture dans les écoles de filles.
La tradition de non-dépense, principe essentiel de l’économie domestique, se transmet alors à l’école par un ensemble de préceptes et de commandements : "La femme conserve ce que l’homme à gagné. Où le soleil n’entre pas le médecin entre souvent..."
Les cours d’enseignement ménagé sont plus des guides pour l’existence avec des recettes pratiques, que des cours de connaissances scientifiques.
Inutile d’insister sur le caractère à la fois pratique et expérimental que doit revêtir cet enseignement : la théorie n’y apparaît que pour justifier la pratique. Elle peut aussi inspirer aux jeunes filles l’amour du foyer, en leur montrant que les opérations en apparence les plus humbles de la vie domestique se relient aux principes les plus élevés des sciences de la nature, note Léon Bérard, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, dans les instructions de 1923.