Au début du XIXe siècle, les écoles étaient sinistrées, souvent, les enfants étaient assis par terre et écrivaient sur leurs genoux. Lorsque, par chance, la salle de classe comportait quelques tables, celles-ci étaient habituellement faites de planches raboteuses posées sur des tréteaux. Comme un grand nombre de communes répugnait à voter le traitement de l'instituteur et l'indemnité de logement, elles ne songeaient même pas à fournir le mobilier scolaire.
Lors de l'enquête de la Monarchie de juillet, les inspecteurs constataient des situations comme celles-ci : Un instituteur, vieux garçon, avait son lit dans la classe, et lorsque je passai, à quatre heures de l'après-midi, ce lit, misérable bauge, n'était pas fait.
Le matériel scolaire était inexistant. Le tableau noir n’était utilisé que dans quelques écoles.
Dans leur réponse au concours de 1861, les instituteurs se plaignaient de la médiocrité du mobilier scolaire. Les tables et les bancs, en nombre insuffisant, étaient mal adaptés aux enfants, souvent anciens et plus ou moins bien rafistolés. Les bancs n’avaient pas de dossier. Modèle unique, il servait aux enfants de différentes tailles. Très longs, ils pouvaient accueillir 10, 15 enfants et plus.
Tronant sur une haute estrade, le maître derrière son bureau noir avec pupitre, imposait son autorité sur ses élèves installés face à lui.
Tout au long de ce siècle, les autorités faisaient obligation aux municipalités de fournir aux instituteurs un mobilier correct, mais ceux-ci renâclaient à la dépense.
Par l'arrêté du 18 juin 1887, les choses changèrent définitivement. Les municipalités étaient obligées de fournir à l'instituteur un mobilier précis pour sa classe.